Une fois encore, c’est le titre d’une pièce de Shakespeare, « Beaucoup de bruit pour rien », qui pourra servir à tirer la leçon de l’empoignade syndicalo-gouvernementale et du hourvari parlementaire qui aura marqué l’accouchement d’une inutile réforme des retraites, parce que, dès son élaboration le projet s’avérait ne pas prendre en compte le facteur fondamental sur lequel il eût fallu nécessairement le construire : la démographie.
La démographie, élément déterminant de toute politique : économique, sociale et nationale, chose que tout le monde comprend et que résume la commune réflexion : « qui paiera nos retraites ? ».
Ne pas voir d’abord que la France pâtit d’une pyramide des âges déséquilibrée, c’est évidemment se condamner à ne rien comprendre. Mais cela n’a été abordé dans les débats par aucun parti, ni par aucun syndicat.
Il n’y a pour l’heure aucun parlementaire, aucun syndicaliste et guère de penseurs, démographes ou sociologues, pour remettre en cause la politique d’encouragement à la dénatalité par la promotion de la contraception gratuite, par les mesures de découragement des familles nombreuses et par l’avortement désormais aujourd’hui constitutionnellement érigé comme un droit fondamental de la personne humaine.
Droit de régression barbare s’il en est, puisque, non seulement légalisant mais honorant par la haute protection constitutionnelle l’acte de mort de priver chaque année en France deux cent mille enfants des hommes du plus fondamental des droits : le droit de naître.
De cette dégringolade de civilisation dans la barbarie de la culture de mort ne se soucient ni madame Borne ni monsieur Macron, ni, cela va sans dire, le camarade Mélenchon.
Au fait, ce dernier, avec sa lippe de sans-culotte robespierriste, ne vient-il pas de lancer vaniteusement sa dernière mélenchonnerie : « Le 7 mars, on bloque tout ! » ?
Comme s’il était le maître, le dictateur, le Duce ou le Führer, ou le caudillo ou le conducator des masses de tous les partis de gauche et de tous les syndicats prêts à obtempérer à la moindre de ses injonctions.
Ce n’est hélas ni de la franc-macronnerie ni de la droite avachie ni de l’extrême-gauche que l’on peut attendre la nécessaire réforme des retraites adaptée à notre temps.
Celle-ci ne devrait-elle pas réalistement reposer sur l’allliance de deux formes complémentaires : la retraite par répartition et la retraite par capitalisation ?
Barnard ANTONY