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Chute de Bachar al-Assad : une opportunité historique pour le Liban

Communiqué de Chrétienté-Solidarité

La chute du régime e Bachar al-Assad et sa fuite vers sa « maison-mère », la Russie de Vladimir Poutine (qui vient de subir un revers d’importance), constituent un tournant historique pour le Liban pour qui s’ouvre, enfin, une opportunité de retrouver son indépendance et sa souveraineté.

En premier lieu, le retour des réfugiés syriens dans leur pays va soulager le peuple libanais d’un lourd fardeau.

Cet effondrement porte aussi un coup décisif au Hezbollah. La Syrie était en effet le point de passage de son ravitaillement en armes et matériel en provenance d’Iran, en même temps que le régime alaouite était le fournisseur et le partenaire privilégié de la milice pro-iranienne pour le trafic du captagon, source de financement essentielle du parti de Dieu.

Après avoir vu son potentiel militaire nettement réduit par l’armée israélienne, le Hezbollah décapité se voit dans l’impossibilité de le reconstituer.

Nul ne peut oublier le bilan sanglant du régime des Assad pour le Liban depuis 45 ans : bombardements des populations chrétiennes, assassinat de Béchir Gemayel, occupation du pays du Cèdre de 1990 à 2005 avec son cortège d’assassinats et d’enlèvements, d’emprisonnements et de tortures, de répression et de pillage de l’économie libanaise.

Pour nous Français, c’est le souvenir de l’attentat du Drakkar, commandité à Damas et exécuté par les milices chiites pro-iraniennes (dont le Hezbollah naissant) et qui a coûté la vie à 58 de nos parachutistes le 23 octobre 1983.

Alors oui, la fin des Assad est une chance pour le Liban et nous ne pouvons que nous en féliciter. Les forces politiques libanaises et spécialement les partis chrétiens ne doivent pas laisser passer cette opportunité historique de reconstruire leur pays.

Cela dit, les nouveaux maîtres régnant sur une partie de la Syrie ne sont pas des enfants de chœur.

Les chrétiens syriens, vivant jusqu’alors en liberté surveillée sous le régime alaouite, se trouvent désormais grandement menacés.

Les puissances occidentales devront les avoir à l’œil pour cela et aussi pour prévenir toute tentative de déborder de la Syrie pour porter atteinte aux intérêts occidentaux et libanais.

Plus inquiétante est la montée en puissance de la Turquie dans ce processus. Elle n’est que la conséquence de l’effacement occidental et notamment celui de la France, spécifiquement dans sa zone d’influence historique du Levant.

Enfin, la chute de Bachar Al-Assad et l’affaiblissement significatif du Hezbollah ruinent la calamiteuse diplomatie d’Emmanuel Macron au Liban, qui s’est fait, depuis des années, le soutien des perdants du jour.

Yann BALY

Illustration : manifestation pour le départ des troupes syriennes du Liban à Beyrouth en février 2005.

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