Ce matin, très captivé par la lecture du remarquable article, dans la page Débats du Figaro, de Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France à Alger et grand connaisseur de la réalité algérienne.
Dénué de toute complaisance aussi bien pour le régime algérien que pour la politique macronienne à son égard, il est très explicitement titré : « L’Algérie s’effondre : entraînera-t-elle la France dans sa chute ? »
Les lecteurs de ces lignes qui nous ont entendu traiter quelquefois ce sujet angoissant sur Radio Courtoisie, ne trouveront sans doute pas de contradictions entre nos propos et les affirmations de Xavier Driencourt.
A noter qu’au centre même de l’article est mis en exergue un extrait de son texte : « 45 millions d’Algériens n’ont qu’une obsession, partir et fuir. Partir où, si ce n’est en France où chaque Algérien a de la famille ? »
C’est très exactement ce que nous avons martelé dans notre « émission de la Réplique », en faisant généralement suivre nos propos d’un retour sur le prophétique ouvrage « le Camp des Saints » de notre ami hélas rappelé à Dieu, Jean Raspail.
L’ancien ambassadeur n’a pas pour son texte trempé sa plume dans de la guimauve.
Extrayons en donc quelques passages les plus significatifs, outre les lignes suscitées.
« S’il fallait résumer brièvement et brutalement la situation, je dirais que l’ « Algérie nouvelle », selon la formule en vogue à Alger est en train de s’effondrer sous nos yeux et qu’elle entraîne la France dans sa chute sans doute plus fortement et subtilement que le drame algérien n’avait fait chuter en 1958, la IVè République »…
« Tous les observateurs objectifs constatent que depuis 2020, après peut-être quelques semaines d’espoir, le régime a montré son vrai visage : celui d’un système militaire (formé, on l’oublie aux méthodes de l’ex-URSS), brutal, tapi dans l’ombre d’un pouvoir civil. »
Après ces lignes, on lit l’analyse sur la répression que le régime et son armée ont mis en place contre les médias, certains ayant été fermés, d’autres « muselés », leurs dirigeants emprisonnés, « accusés de recevoir des fonds de l’étranger ! L’étranger, c’est-à-dire la France. Le discours antifrançais…est aujourd’hui la matrice du système. »
« Par confort ou opportunisme, mais surtout par aveuglement, à Paris nous fermons les yeux sur la réalité algérienne…Notre aveuglement est une erreur historique : croire à Paris qu’en allant à Alger, en cédant aux Algériens sur les dossiers qui leur sont chers, mémoire et visas, nous les gagnerons à notre cause et les amènerons vers plus de coopération est un leurre. »
« Les militaires qui dirigent le pays n’ont pour leur part ni état d’âmes, ni scrupules quand il s’agit de la France… » « J’imagine les regards échangés lorsque, après le départ de nos dirigeants, conférence de presse expédiée et communiqué signé, ils reviennent à leurs occupations avec le sentiment d’avoir, une nouvelle fois, embobiné leur partenaire par un discours culpabilisateur. »
Après ces lignes incisives, Xavier Driencourt met en avant la consternante contradiction dans les déclarations sur l’Algérie d’Emmanuel Macron.
Ce dernier, rappelle t-il, avait tenu en octobre 2021 des propos percutants alors rapportés par le journal Le Monde : « Une histoire officielle réécrite par Alger construite sur la haine de la France », « la rente mémorielle », « un système politico militaire fatigué ».
Macron commente Driencourt, « avait alors fait preuve d’une lucidité qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait affichée. Mais pourquoi diable, quelques semaines plus tard se précipiter à Alger et tenir aux Algériens les phrases qu’ils attendaient sur mémoire et immigration ? »
« Pourquoi ne pas s’en tenir à une ligne de fermeté, la seule que l’Algérie comprenne, le rapport de force plutôt que l’angélisme »…
« Le prix de notre aveuglement ou de nos compromissions s’appellera donc immigration massive, sans rapport avec ce qu’elle est aujourd’hui, islamisme conquérant, ghettoisation de nos banlieues, repentance mémorielle. »
Dans la conclusion de l’article : «…L’Algérie s’effondre, mais risque d’entraîner Paris dans sa chute. La IVème République est morte à Alger, la Vème succombera-t-elle à cause d’Alger ? »
Pour nous, que la Vème République disparaisse, peu importe. C’est la France que nous ne voulons pas voir disparaître !
Bernard Antony