Le dilemme des chrétiens d’Irak, c’est le moment de les aider !

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En cette fin d’année 2017, c’est l’heure du bilan. Chrétienté-Solidarité Persécutions, à travers son offre de parrainage de 150 euros par jeunes (c’est une somme certaine dans ces pays) et par an, vient en aide à des enfants chrétiens d’Egypte, du Liban et d’Irak. Votre parrainage permet de financer une partie de la scolarité, qui en général, est reliée à l’instruction religieuse. Or si nous voulons que les Chrétiens restent dans ces régions dont ils sont les premiers habitants, il faut redonner espoir à la nouvelle génération, qui n’a connu que l’état de guerre et de vive persécution. Désormais les chrétiens d’Irak, après le flux sunnite de l’Etat islamique, voient arriver le reflux chiite des gardiens de la révolution armés par l’Iran qui s’intéressent de près à tous ces villages chrétiens quasiment abandonnés !

Avant de revenir à la situation si complexe des chrétiens d’Irak, précisons qu’en 2017, Chrétienté-Solidarité Persécutions a parrainé

Pour les enfants chrétiens d’Irak:

– 2deux enfants à Tourcoing (Soly& Simone) et deux à Besançon (Marie & Martina). Il s’agit de familles venues l’an dernier d’Irak qui sont entourées d’amis catholiques de souche

 – Plus un don de 1000€ pour la famille du père Azzoo qui est originaire du village de Bartella en Irak, et vit à Beyrouth.

– notre gros effort est le parrainage apporté à 92 enfants vivant dans le camp de réfugiés de Badosh (100 km au nord de Mossoul)

– Et 30 du village de Shioz (30 km au nord de Mossoul)

Comme le constatent les lecteurs de Reconquête, l’effort de notre association a porté sur l’Irak. Elish Yako, ami de longue date du Centre Charlier et président de l’association AEMO (Association d’ entraide aux minorités d’ Orient) nous permet de transférer les parrainages aux enfants que nous aidons sur place dans le cadre de son réseau irakien.

(ci-joint : publier la lettre de remerciement de Imad Gargees vicaire épiscopal chaldéen)

Il nous précise que la situation est très confuse et que les médias (si disserts sur la situation birmane) ne parlent plus du tout des chrétiens d’orient ! Le travail de terrain revient aux associations. Certaines aides vont à la mise en place de projet de reconstruction dont nous verrons plus tard l’importance et l’urgence. Pour notre part, nous avons choisi d’aider des individus à travers les parrainages personnalisés renouvelables chaque année.

Depuis un an la situation irakienne a évolué avec la libération (très médiatique) des villages chrétiens de la présence de l’état islamique (et des faux-nez islamistes amis de l’occident). Cette libération a fait l’objet de reportages relayés même dans nos milieux ce qui est logique mais incomplet. En effet, on peut se réjouir de constater la reprise d’offices religieux dans des églises à moitiés calcinées. Cela plaît à Dieu certes, mais ces images ne doivent pas avoir pour effet fallacieux de nous faire croire que les chrétiens peuvent désormais rentrer tranquillement chez eux, la vie reprenant comme avant !

Les trois raisons d’un retour difficile des chrétiens d’Irak dans leurs villages

La première est du fait de la destruction des maisons. Les islamistes ont clairement visé les lieux d’habitation chrétiens, ce dont nous ne nous rendons pas suffisamment compte. Ainsi les barbus n’ont pas limité leur « passage » à l’incendie des églises et aux pillages des maisons des chrétiens mais vraiment à l’éradication des chrétiens par le fait de raser de très nombreux lieux de vies.

L’association de notre ami Marc Fromager, AED, chiffre, dans la région citée précédemment, à 1233 maisons détruites, 3520 maisons brûlées, 8217 maisons endommagées. Or le devis moyen pour reconstruire sur place une seule maison est d’environ 56 000 euros (21 000 si la maison a « juste été incendiée ») !

La seconde raison du non-retour des chrétiens chez eux est qu’ils sont « sur le trajet » des velléités à la fois gouvernementales assistées par les milices chiites et d’autre part des kurdes, dont le référendum d’indépendance récent a mis le feu aux poudres. Nous épargnons aux lecteurs de Reconquête un article sur la politique interne à l’Irak, mais il faut savoir que les états de la région freinent toute volonté kurde d’officialiser un « état » qui viendrait concurrencer l’État national irakien et constituerait un casus belli pour Erdogan pour les raisons que l’on sait. Cela pourrait marquer la pure fin de la Turquie, pays constitué de minorités turcophones dont un tiers de kurdes, même si les chiffres officiels minimisent ce taux (tout comme en Egypte où le pourcentage de Coptes est officiellement amoindri).
A tel point que l’offensive militaire irakienne et les pressions inouïes mais logiques des turques (et l’absence de réaction américaine) ont conduit les kurdes (divisés entre jusqu’au boutistes et partisans de Barani) à abandonner notamment la riche région prétolifère de Kirkouk. Ainsi les chrétiens – très correctement reçus comme réfugiés dans la région kurde d’Erbil et d’Ankawa – se trouvent-ils au centre d’un imbroglio géo-stratégique dont l’issue n’est pas à l’ordre du jour.

La troisième raison du difficile retour des chrétiens dans leurs villages tient à la persistance de l’islamisme. L’État islamique va resurgir sous une forme terroriste larvée mais aussi en poursuivant son œuvre sous couvert d’autres « associations ». Ainsi notre ami irakien Elish Yako rappelle que le parlement d’Irak ne compte quasiment pas de députés issus des confessions chrétiennes (Chaldéen, syriaques, melkites, etc), et qu’ainsi des lois islamiques – telle celle pour les jeunes filles de venir voilées à la faculté de Mossoul – viennent d’être promulguées.

Enfin, arrêtons nous un instant sur la stratégie des chiites. Ceux-ci mettent une folle pression sur les villages chrétiens par l’arrivée de familles soit de réfugiés chiites irakiens, soit (selon Elish Yako) de chiites iraniens venus renforcer cet axe chiite puisque l’Iran (à 90 % chiite) compte pousser ses pions au plus vite pour rendre définitif sa mainmise sur la trajectoire Téhéran-Bagdad-Damas-Beyrouth. Sur ce sujet, les lecteurs de Reconquête peuvent se rapporter sur les précédents articles de Bernard Antony consacrés à l’Iran et au Liban qu’il connait par cœur (dans tous les sens du terme du fait que Chrétienté-Solidarité Persécutions a beaucoup œuvré au Liban dans le soutien aux forces phalangistes puis dans l’effort de reconstruction).
Ainsi Elish Yako précise que des villages chrétiens voisins de Bartella au nord de l’irak ont vu leur population chiite passer de 5 à 30% ce qui ne manquera pas de poser – comme toujours lorsque l’islam grandit – des problèmes de toutes sortes: nourriture, bruit (muezzin) etc. Pour preuve, il faut relire le pacte d’Omar et les ouvrages relatant de la dhimmitude (de l’auteur Bat Ye Or ou le livre « l’islam sacrée violence » de M. Sibali).

Partition, intégration, réduit chrétien voir état chrétien, départ définitif, ré-implantation ….

Il n’est pas un jour sans que nos compatriotes se posent la question de leur avenir incertain. Actuellement l’arrivée de nombreuses familles chrétiennes d’Irak se poursuit en France (120 à Poitiers ces derniers temps) et nous imaginons leur tristesse de voir la France à ce point islamisée. Certaines de ces familles sont même en proie aux vexations de la part de musulmans (notamment dans « nos » écoles). Il serait temps que les programmes scolaires si friants de « thématiques » au détriment de l’apprentissage chronologique de l’histoire, accueillent ce qui pourrait constituer « la grande fresque des chrétientés d’Orient » jadis soutenues par la France. Pourquoi, à la faveur du remplacement du directeur gauchiste (proche de la ligne idéologique portée par Najat Vallaud-Belkacem)des programmes n’irions-nous pas rencontrer la nouvelle directrice des programmes scolaires tout juste nommée parle ministre J.M. Blanquer.

L’intérêt pour nous français comme pour l’Irak est évidemment que les chrétiens ne soient pas déracinés et puissent « vivre et travailler au pays ». Mais encore faut-il bâtir un plan de reconstruction. Et pour cela organiser une conférence internationale sur le modèle du plan Marshall. Malheureusement avant de reconstruire Mossoul, Faloudja ou Ramadi, encore faut-il identifier le pouvoir et permettre la juste représentation de toutes les composantes qui formaient, avant la guerre, la nation irakienne.

Monseigneur Youssif Thomas Mirkis, archevêque chaldéen de Kirkouk et de Souleymanieh (Irak) s’est exprimé ce mardi 7 novembre devant l’Assemblée plénière des évêques de France.

« Le monde musulman, traverse peut-être la crise la plus sérieuse de son histoire depuis ses origines, crise qui résume tous les conflits antérieurs depuis 1400 ans. Pour nous, c’est le même refrain qui se répète. »

« L’apparition de Daesh n’est en fait que la suite logique d’un processus au déroulement implacable. Pendant des décennies, un discours de haine et de refus des autres a été en tête d’affiche dans le monde politique et surtout religieux de la région ». Aujourd’hui, toutes les sociétés incriminent les pyromanes, pourquoi n’incrimine-t-on pas ceux qui allument les feux de la sédition et du sectarisme ? Dans certains pays, ils tiennent le haut du pavé, au su et au vu de tous, sur les chaînes de télévision, dans la chaire des mosquées et surtout sur Internet ! »

« Aujourd’hui toutes les mesures semblent bien pauvres, comme par exemple la décision de l’Égypte d’interdire l’enseignement du Coran à l’école et de le remplacer par l’éducation morale et civique ».

« Par ailleurs, les instances juridiques internationales devraient engager des poursuites assidues, sans complaisance ni souci du « politiquement correct », auprès de la Cour pénale internationale à l’encontre non seulement des criminels, mais aussi de leurs financeurs et surtout de ceux qui les soutiennent sur le plan idéologique ! Notre système planétaire de protection immunitaire tend à paniquer devant certaines pandémies, devant la résistance surtout de certains virus ou bactéries. Vu sous cet angle, Daesh est peut-être encore plus dangereux que certains virus ! »

 

« Nous avons aussi besoin, comme chrétiens, d’être aidés à rester chez nous, à ne pas céder à la tentation de l’émigration qui n’est jamais une bonne solution ; elle est souvent une fuite. L’émigré continuera à rêver de sa patrie, traînera d’immenses déceptions, devra déployer d’énormes efforts et dépenser beaucoup d’énergie pour s’intégrer dans un pays et dans une culture où il est arrivé meurtri et où il n’a pas de prise ; toutes raisons pour lesquelles il restera un étranger !

En revanche, même si en Orient nous restons des « minorités », nous y sommes chez nous. Souvent, cela a même été bénéfique et nous a poussés à être plus dynamiques. Avec le peu de liberté que nous avons parfois goûté, nous avons pu exceller et rayonner développant les premières imprimeries du Moyen Orient, les premières écoles, les hôpitaux et surtout par une autre culture différente. Aujourd’hui encore, Il nous faut oser êtres différents. Par ces moyens, nous avons pu jouer un rôle de passerelle entre les communautés et les peuples, apprenant d’autres langues, traduisant les livres, éclairant nos sociétés par la connaissance. Notre patriotisme optimiste a toujours su faire barrage à l’échec et au déclin que connaissent d’autres communautés qui sont victimes d’une dépression collective qui les paralyse, les rend incapables de regarder l’avenir. Paralysie face à la violence, elles deviennent la première victime de la violence.

Certains pensent qu’émigrer est une démarche plus facile que celle de résister. Mais ne pourrait-t-on pas imaginer autrement l’aide occidentale ? On pourrait songer à un nouveau Plan Marshall. La survie de nos communautés se joue sur le plan économique, au moins en partie ; elle demande une approche globale. Il convient de la considérer sous tous ses aspects, à la fois à court, à moyen et à long terme ».

Monseigneur Mirkis, à qui notre association a remis dans un passé proche des parrainages.

En attendant, plus que jamais selon des amis catholiques d’Irak, de nombreux irakiens se rendent bien compte de « la chance d’avoir des voisins chrétiens » ! Cela signifie que « de ce côté-là on n’a pas à craindre le coup de couteau ».

Chrétienté Solidarité Persécution vient tout juste de recevoir de nos amis de AEMO une liste de 40 enfants arrivés à la paroisse du Sacré Cœur de Bagdad pour y être scolarisés, éduqués chrétiennement. Ils sont originaires de la région de Quarakosh. L’objectif est, pour leur parent, de trouver un travail (peu de chances) et se donner des raisons de rester au pays.

D’autres propositions nous viendront d’Erbil&Ankawa ou des milliers de familles s’entassent dans les camps du kurdistan irakien, mais aussi de Quarakosh, ce village autrefois 100% chrétien en voit de renaissance !

Que le Seigneur suscite de nouveaux parrains pour l’Irak !

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