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Poutine ne veut pas de trêve de Noël : ni catholique, ni orthodoxe

De mois en mois, Poutine récolte l’inverse des objectifs qu’il s’était fixés.

S’il le connaissait, il vérifierait le principe politique de l’hétérotélie selon lequel les chefs politiques n’atteignent en effet que rarement les buts de leur politique.

Ainsi, sa barbare invasion de l’Ukraine qui ne devait durer que quelques jours en est-elle à son dixième mois.

Il la présentait comme destinée à conjurer les menaces de l’OTAN. Cette OTAN était en état de mort cérébrale. Poutine l’a réveillée. La Suède, la  Finlande la rejoignent, la Pologne, la Tchéquie, l’Allemagne, l’Italie se renforcent…

Les Républiques d’Asie Centrale se méfient de Poutine.

Celui-ci s’est voulu, avec le soutien de son acolyte le patriarche Cyrille, (formaté comme lui au KGB) le grand défenseur de l’Eglise orthodoxe.

Résultats : la majeure partie de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine s’est séparée du patriarcat de Moscou en 2019. Et elle vient d’autoriser les prêtres qui le souhaitent à célébrer Noël le 25 décembre, selon notre calendrier grégorien, et non selon le calendrier julien, pour ne pas célébrer Noël le même jour que les orthodoxes de Russie.

Quant ‘au primat de l’Eglise gréco-catholique (uniate) ukrainienne, Mgr Sviatoslav Chevtchouk, il vient de déclarer : « Nous n’avons d’autre choix que de libérer notre peuple. Evidemment, pour nous : la paix c’est la victoire. »

Et Monseigneur Vitaliy Kryvytskyi évêque catholique latin de Kiev-Zytomir, interrogé par la Croix sur le pardon répond : « On ne peut pas parler de pardon alors que l’ennemi est encore là, sur notre terre. Et nous ne pouvons pas non plus le faire tant que personne ne nous demande pardon. Je ne peux pas parler de pardon à la place de la femme qui a été violée… Ce que je peux vous dire, c’est que chaque missile russe qui s’écrase sur une ville pacifique, chaque mort rendent le pardon plus lointain ».

Bernard Antony

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