Disons-le d’emblée, ce ne peut être qu’avec une grande attention qu’on peut lire ce livre, qui ne relève pas d’un travail de vulgarisation, effectué par les éminents scientifiques de l’islamologie que sont Dominique et Marie-Thérèse Urvoy.
Le Coran ne peut être perçu comme d’une nature analogue à celle des deux Testaments de la Bible.
L’Ancien Testament comme le Nouveau rapportent certes des miracles et les musulmans scrutent tous les miracles ou faits jugés par eux miraculeux rapportés dans le Coran. Mais pour les chrétiens, les miracles sont en quelque sorte le fait de la pédagogie de Dieu pour aider les hommes à croire en Lui. Pour les musulmans, c’est le Coran même, c’est Le Livre qui constitue le plus grand des miracles. Tant par sa perfection littéraire, inimitable, dans la langue qui est celle d’Allah, que par le fait qu’avec ce Livre Allah aurait donné aux hommes la plénitude de tous les savoirs et la connaissance du passé comme de l’avenir. Les Urvoy remarquent qu’il n’est jamais dit en quoi réside la perfection et l’inimitabilité.
Quoi qu’il en soit, l’islam est une religion ou plutôt la religion du Livre, ce que le christianisme n’est pas.
Ainsi les miracles « scientifiques » rapportés par le Coran en nombre variable pouvant passer, grâce à l’analyse informatique, de soixante-neuf à mille cinq cents, ne sont pas reçus comme des preuves de l’existence de Dieu mais ils ne sont des miracles que parce que c’est Dieu qui l’a dit. N’y a-t-il pas là une sorte d’inversion de logique ?
De même faut-il croire au miracle du Coran « simplement parce que Dieu a dit que c’en est un » ? Le père Jomier, cité en conclusion, ce grand dominicain spécialiste de l’islam dont Marie-Thérèse Urvoy a continué brillamment la grande œuvre, écrivait : « Cet appui sur un miracle d’ordre littéraire est, à ma connaissance, unique dans l’histoire religieuse de l’humanité. »
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