Les Phalanges Libanaises, de leur fondation à l’indépendance du Liban (1936-1943)

Auteur: Richard Haddad

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Les Phalanges Libanaises, de leur fondation à l’indépendance du Liban (1936-1943)

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Heureuse initiative que la réédition, par les éditions Godefroy de Bouillon, du livre de Richard Haddad sur l’histoire des Phalanges libanaises, ouvrage épuisé et quasi introuvable depuis plusieurs années.

Fondées en 1936, le Phalanges libanaises (également appelées parti Kataëb) seront au rendez-vous de tous les moments cruciaux de l’histoire libanaise : l’indépendance et le Pacte national en 1943, les émeutes de la rue musulmane sous influence nassérienne en 1958 et la guerre qui éclate en 1975.

Le travail de notre ami Richard Haddad dresse le portait des grandes figures qui ont présidé à la création des Kataëb : Georges Naccache (journaliste et fondateur à 22 ans du quotidien L’Orient, qui deviendra, en 1971,L’Orient – Le Jour), le Dr Louis Toutounji (orateur hors pair, dont la fille Solange épousera un certain Béchir Gemayel en 1977) mais surtout le « chef suprême », Pierre Gemayel.

Avant la politique, Pierre Gemayel est surtout passionné pour le sport, qu’il pratique assidument sous toutes ses formes. C’est en tant que fondateur de la Fédération libanaise de football et premier arbitre international issu du monde arabe, qu’il participe aux Jeux Olympiques de Berlin en 1936. Il y découvre alors les Sokols, ces sociétés de gymnastiques qui ont prospéré en Europe Centrale et dans l’ancien Empire des Habsbourg dès la fin du XIXe, ayant, dès leur origine, associé une formation civique et patriotique à la pratique sportive. Pierre Gemayel s’en sert de modèle pour insufflerce qui deviendra l’esprit phalangiste.  Pourquoi le terme de Phalanges ? On pense bien entendu au mouvement fondé par Jose Antonio dans l’Espagne des années 30 mais rien n’indique clairement que cela a influencé le choix des fondateurs du parti libanais.

Le livre nous raconte les débuts forts agités du parti Kataëb. Bagarres de rue, affrontements violents avec les autorités mandataires sont le quotidien des premiers, et déjà très nombreux, militants phalangistes. Pierre Gemayel sera plusieurs fois blessé et même emprisonné. Toujours en tête des manifestations, il se taille rapidement une solide réputation de chef et suscite l’admiration des militants. Jusqu’à sa mort cheikh Pierre sera ainsi adulé et respecté.

L’histoire des Phalanges, c’est l’histoire d’un militantisme intransigeant, en même temps qu’une école de la vie. La formation politique, culturelle et intellectuelle se mêle à l’entrainement physique, qui, d’une sorte de scoutisme, deviendra, la tension intérieure du pays montant, une véritable préparation paramilitaire. De ces groupes phalangistes naitront, plus tard, de véritables unités commandos, les Bejin, qui permettront aux chrétiens de tenir le choc des premières années de la guerre de 1975 et assureront des victoires spectaculaires contre l’ennemi palestinien et les envahisseurs syriens.

En étudiant de façon minutieuse les premières années d’existence des Phalanges (de 1936 à 1943), Richard Haddad met bien évidence les bases qui accompagneront l’essor et toute l’histoire d’un mouvement qui s’est donné pour devise :  « Allah, Al Watan, Al A-aylé » , c’est-à-dire « Dieu, Patrie, Famille »… En lisant ce livre, les lecteurs de Reconquête et les militants de Chrétienté-Solidarité se retrouveront donc en famille !

 

Yann BALY

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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