Un beau et bien utile travail.

Les moines et les moniales passent leur vie dans la prière, la louange de Dieu, l’étude, le travail et aussi l’accueil de ceux qui trouvent dans les monastères des havres de paix et de charité, de contemplation et de réflexion, des oasis de vérité, de beauté, de bonté et de culture authentique.

Aussi est-ce vraiment méconnaitre l’univers monastique et son rôle séculaire dans la transmission, voire la résurrection, de la civilisation, que de croire que les moines d’Orient et d’Occident ne se seraient exclusivement intéressés qu’aux œuvres et aux livres qualifiés de « pieux ». Qu’en eût-il été alors du cheminement de la culture antique, de l’œuvre de saint Augustin sans Platon, Cicéron et Virgile, de celle de saint Thomas d’Aquin sans Aristote ?

Le véritable humanisme, l’humanisme chrétien, celui du développement intégral de la personne humaine, a ainsi transmis le goût des « humanités » tel que resplendissant dans l’œuvre d’un Bossuet, un de ses sommets.

Parce qu’il y a, comme Charles Péguy n’a cessé de magnifiquement le poétiser, inscription du spirituel dans le lit du temporel, les moines n’ont pas plus méprisé la culture de leur temps que les legs du passé. Selon la recommandation de leur père saint Benoît, ils en ont fait leur miel, séparant le bon grain de l’ivraie.

Fidèle à cet esprit illustré par Henri et André Charlier, ses chers maîtres, Dom Gérard était habité par la ferveur de faire aimer, goûter, méditer les grandes œuvres de l’esprit.

Son affliction était grande lorsqu’il découvrait l’étendue de l’inculture par trop généralisée chez les bons jeunes gens qu’il rencontrait. Il faut, répétait-il souvent, les inciter à lire, leur faire aimer les œuvres nourricières de l’âme et de l’esprit, et notamment de cet « esprit français » qui lui était si cher.

À quelques-uns de ses moines et amis (et à lui-même !) il confia donc ce travail d’ouverture d’appétit de lecture par la présentation d’une cinquantaine de livres, une sorte de bouquet d’œuvres sélectionnées selon une diversité d’époques et de genres.

Ceci pour répondre au besoin d’alternance que l’on peut éprouver entre les œuvres qui exigent un effort de compréhension et celles qui se lisent plus facilement.

Cela devait constituer, espérait-il, une « invitation au voyage » dans les livres présentés par des plumes connues ou pas encore connues de tous les lecteurs de Reconquête mais toutes de « notre famille » d’Amitié Française.

Ce livre est disponible au Barroux