Dans la continuité des articles du premier tome, ceux de ce second livre, signés Dom Gérard, continuent à dérouler comme une lumineuse fresque de l’harmonie catholique du vrai, du beau, du bon.

La mystique et l’intelligence de la foi, la charité dans la vérité et la beauté révélatrice de cette vérité, s’y imprègnent et s’éclairent réciproquement dans ce qu’il appelle « le goût des choses de Dieu ».

Nous voudrions ici exprimer un fort souhait : qu’on lise de plus en plus ces textes et qu’on s’efforce sans cesse de les faire découvrir :

• • à ceux qui ont une vision tronquée du catholicisme ;
• • à ceux qui croient aimer Dieu parce qu’ils n’aiment pas les hommes ;
• • à ceux qui confondent la religion avec un sentimentalisme humanitariste ;
• • à ceux qui, sans toujours en avoir conscience, ont soif de Dieu ;
• • à ceux qui s’insurgent face aux humiliations infligées à la patrie, à l’extermination des chrétientés, à la déshumanisation de l’humanité.

L’ensemble de ces écrits spirituels est marqué par ce qu’il nomme « le sens des grandes synthèses » dont il regrette tant la disparition dans le monde moderne qui, selon le mot de Paul Valéry, est fait « d’hommes sachant tout sur rien et rien sur tout ».

Ce sens qui était celui de l’humanisme authentique, l’humanisme catholique, explique l’équilibre et l’harmonie de la chrétienté à son sommet, la civilisation de saint Louis et de saint Thomas d’Aquin, de la cathédrale et de la croisade, du Livre des Métiers et de la justice sous le chêne, de l’amour courtois et de la chevalerie.

On cherchera en vain sous sa plume l’étalage d’une quelconque « expérience » personnelle, et pas plus une recherche d’originalité a priori.

On y trouve d’abord la saveur de phrases limpides pour louer «  la pensée divine » de saint Benoît, « père de la race des chercheurs de Dieu », pour dire la beauté de la mystique de saint Bernard développant dans la continuité de saint Paul, des pères grecs et de saint Augustin la théologie de l’âme « miroir de Dieu ». Mais il exprime aussi quelquefois douloureusement son affliction devant les apostasies et les menaces de notre temps et lance avec les accents des grands saints de la chrétienté les appels aux nécessaires combats.

Sur chacun de ses thèmes de réflexion, il puise dans l’Écriture, chez les anciens, chez ses maîtres, voire dans une belle légende d’Amazonie, juste ce qu’il faut de citations à propos. Il est le dispensateur d’une eau cristalline puisée dans une discrète mais inépuisable vasque remplie par mille sources. On admirera, lorsqu’il cite d’amples extraits de Polyeucte, des textes d’André Charlier ou une moisson de vers de Péguy, son talent à mettre en relief, en quelques phrases, la vérité ou la beauté des textes.

Mais il faudrait être bien fermé pour ne pas admirer le judicieux équilibre des citations avec les fruits de ses propres méditations et de sa poésie. Car sans cesse, d’âge en âge, de même que les philosophes et les artistes ne cessent de vouloir pénétrer la réalité humaine, les amants de Dieu s’avancent un peu plus dans la méditation de ses mystères.