Jésus-Christ ou les robots

Auteur : Véronique Lévy

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Jésus-Christ ou les robots

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« Il y avait la neige, il y avait le vent…  il n’y avait que Toi, Jésus… » (p 170)

De rares mots sur une pleine page, cela vient plus d’une fois dans cet ouvrage de grand vent spirituel de Véronique Lévy. « Tour à tour carnet de l’âme et chronique de l’actualité » ; c’est en effet comme il est écrit en page quatre de couverture, « un journal de bord, puissant et impétueux, prophétique surtout ».

« La neige, le vent, que Toi Jésus » : par ces seuls mots dans leur extrême dépouillement Véronique Lévy nous amène au secret de la plus absolue radicalité chrétienne : « Aimer sans mesure ».

Sur la page en regard (p. 171), elle nous confie : « La folie mystique est claivoyance ; une radicalité qui ne peut être que d’amour. C’est pourquoi elle effraie… elle reflète un peu la sagesse de Dieu. Car la mesure de cet amour, c’est d’aimer sans mesure ».

En d’autres pages du livre, elle exprime le saignement de son cœur pour ces êtres qui ont choisi le mal, dont la mesure de la haine est de haïr sans mesure ; ces êtres comme la jihadiste Émilie König ou la Femen Oksana auxquelles elle s’adresse magnifiquement, sans concession.

Lançant à Émilie sa « colère glacée comme les petits corps refroidis des enfants chrétiens ou musulmans ou yézidis tombés entre les mains de tes maris… ».

« Ne parle pas d’héroïsme, Émilie… Le seul héroïsme, c’est la radicalité de l’amour ; ne parle pas de martyr : l’unique martyr est témoin de Son Amour sans retour, pour que triomphe Sa vie ! Hélas, ce fut au simulacre de Satan que tu perdis ton cœur… »

Mais sa question douloureuse néanmoins : si Émilie avait croisé le regard d’un guerrier de la Miséricorde du Christ, d’un de Ses ardents, d’un saint François ou d’un Padre Pio, l’aurait-elle suivi à l’aurore de Son regard ?

Et à Oksana, cette jeune fille – chrétienne ukrainienne qui bascula à la tête du combat hideux des Femen avant d’être tuée : « Satan guettait ; il menait la danse au labyrinthe où tu avançais à la tête de ton armée de nymphes hargneuses, telle une reine de bazar égarée… ».

Deux types de textes vont en alternance dans son livre :

  • D’une part ses réflexions sur l’humanité en péril d’enfer, sur les monstruosités de la culture de mort, sur la crise de l’intelligence et celle de la foi, gangrenées par le relativisme.
  • De l’autre, ce que l’on pourrait appeler : « Les Dits de Lumière et d’Amour » pour reprendre le titre donné par Jean de la Croix lui-même à l’édition de ses « avis et sentences spirituels ».

Véronique Lévy nous livre là comme une très délicate et très travaillée mise sur le papier de cet amour pour le Christ qui déborde en flots lipides de son cœur, qui remplit sa vie, qui éclaire toutes ses pensées et ses réactions.

Son originalité d’expression réside aussi dans la ciselure du verbe en sortes de poèmes dont la plupart des vers ne sont que de quelques mots, souvent de deux ou d’un seul. Manière évidente d’exprimer l’importance méditée de chacun.

Par exemple :

« Mon amour
A un goût de vertige
Il n’est jamais né…
Il est de toujours à toujours ».

Et encore :

« Plonger dans ton regard
Car Seul il éclaire le monde… »

La pensée de Véronique Lévy est sans concession pour notre misérable meilleur des mondes. Quelques textes ci-après dans leur superbe fulgurance et radicalité de la charité du Christ :

« Abomination de la Désolation… le clonage ! Viol du sanctuaire : du nid où dans un face-à-face, l’âme voit son créateur l’insufflant… à l’instant de l’apparition du génome, dans l’altérité absolue du don de l’homme à la femme et de la femme à l’homme, en Dieu…

« Le clonage accomplit le péché originel : la conception sans Dieu d’un être errant, dérivant aux éclats d’un miroir sans tain : dans la solitude amnésique de l’atome orphelin du Père, puisque créé sans Lui. Sérialisé. Coupé du don de Sa vie ».

Le 7 octobre 2016 :

« Oh, saint Louis… Saint roi allant pieds nus par les chemins de France, nourrissant au banquet du royaume les lépreux, les pauvres, les estropiés… Oh saint Louis, saint… Trois fois saint… Prie pour la France ! ».

Le 2 janvier 2017, sur une abominable dérision d’une élue de la République après l’égorgement du père Hamel :

« Si vous vous étiez moquée d’un rabbin, d’un imam ou d’un bonze, ce serait affaire d’État ; cela ferait le tour du monde. À peine caché sous le voile de la tolérance, le cynisme est érigé en dogme !

« Si vous aviez osé, Madame, informer les femmes des souffrances et des dangers de l’avortement, cela s’appellerait “le délit d’entrave numérique à l’avortement” et vous seriez jugée : condamnée à 30 000 euros d’amende, emprisonnée pour deux ans. Bref, si vous aviez lutté pour protéger la vie du plus fragile ».

Le 18 février 2018, sur son frère, Bernard-Henri Lévy :

« La plus belle nuit de ma vie fut celle de ma naissance au Ciel de Son Cœur… mon entrée dans le nouvel et le seul Israël, le Corps du Christ… Mais ce serait une nuit plus belle et plus étincelante encore, si mon frère demandait le baptême… foudroyé par l’Amour de Dieu et par Sa vérité ! ».

Ce frère lui reproche : « Elle se situe dans un imaginaire qui n’est tout à coup plus le mien, elle a rompu la chaîne de transmission ».

Elle répond :

« Non, je n’ai rien rompu, bien au contraire ! N’ai-je pas plutôt retissé ce qui avait été brisé ? … »

« Le mystère de la Rédemption et le Mystère Trinitaire révèlent ce qu’annonçaient déjà prophètes et patriarches : le Sacrifice ne peut être qu’un sacrifice de soi dans le Sacrifice unique et éternel de la Croix… ».

Le 6 avril 2018, dans une adresse à son frère Bernard : 

«  Le messianisme temporel, qui m’avait d’ailleurs déjà contristée, m’apparut comme une confusion de la Parole de Dieu… Et c’est parce que j’aime à la folie mes frères, c’est parce je les porte d’une certaine manière en moi, encore, de par mon nom, de par mon sang, que je désire ardemment, douloureusement, désespérément, qu’ils intègrent le Corps de Celui qui fut leur Terre Promise de toute éternité ».

Le 19 mai 2018, à quelqu’un, à l’égard duquel elle a d’évidence la grande courtoisie de répliquer avec bonté :

«  Monsieur, merci pour votre commentaire. Il a le mérite de me permettre d’éclairer quelques points. Il est douloureux de me faire porter le poids des positions de mon frère qui sont à l’opposé des miennes ; quant à sa chevelure, je la lui envie, car, je dois vous l’avouer, la mienne ressemble à un duvet ».

Plus loin :

« Les robots sont les yeux du dragon… ses suppôts de l’ombre inféodés au mensonge et au goût du pouvoir sans limite. Par le contrôle mental, par des manipulations génétiques ou virtuelles, ils tentent d’effacer l’image de Dieu en l’homme ; le clonage, les chimères, l’avortement sont plus qu’un sacrilège, plus qu’un blasphème… C’est un crime contre l’humanité ; pire qu’une tentation : une tentative de déicide. C’est l’accomplissement du péché originel : créer un homme sans Dieu, parfaitement soumis et manipulable appartenant de plein droit à l’antéchrist : la guerre est totale !

… Désormais, je suis rentrée en résistance ! Être catholique, c’est une subversion impardonnable au regard du système de destruction mondial de la paix et de la vérité !

… Je dénonce aussi sur le plan politique les colonisations financières et territoriales embrasant le Moyen-Orient et l’Occident. Elles permettent les grandes migrations ruinant l’économie et la culture européenne, déracinant peu à peu les vertus chrétiennes et inventant un nouveau révisionnisme : celui de son histoire, de la sainteté et de l’héroïsme de beaucoup de ses rois !

Le désarmement des esprits par la dictature de l’unanimement correct est une insulte à la charité ».

Le 3 juin 2017 :

« Hélas, le relativisme se déploie en métastases. Il sème la confusion au lieu de la vérité ; la déchirure du corps du Christ au lieu de l’unité ; l’illusion de la tolérance qui, de tiédeurs en tiédeurs, de lâchetés en lâchetés, de reniements en reniements, mène à l’apostasie. Tout cela au sein même de l’Église, en Son Coeur !

… Tout aménagement du sens ou altération du dogme est reniement blessant le Sacré-Cœur ».

Le 19 août 2018 :

« L’Église, Israël fidèle, est le peuple sacerdotal, martyr de l’Alliance nouvelle et éternelle scellée par le Sacrifice de la Croix ».

Le 22 octobre 2018 :

« Je ne m’habituerai jamais aux ricanements, aux caricatures blasphématoires, aux insinuations graveleuses des inféodés du système orwellien. Ni aux inquisitions de l’intégrisme athée, de la mystique du gène, de la religion du néant. »

Véronique Lévy s’avère ainsi être une grande plume et une grande voix de la résistance catholique, française, humaine, au XXIe siècle.

Les accents de son amour fou pour le Christ rappellent, nous l’avons dit, ceux des saintes et saints mystiques, Catherine de Sienne, Thérèse d’Avila, Thérèse de Lisieux, Jean de la Croix.

Mais quelle proximité aussi sur certains plans, contre le règne de l’argent avec un Charles Péguy, contre l’enfer des robots avec un Bernanos, contre le « gros animal » politique avec Simone Weil et Gustave Thibon, contre la démolition de l‘Église avec le père Bruckberger et Jean Madiran. Proximité aussi avec notre chère Judith Cabaud ayant il y a un peu plus longtemps, au siècle dernier, trouvé comme elle la plénitude de l’accomplissement d’Israël dans le catholicisme. Enfin, bien des accents encore tour à tour de douceur, de paix, d’amour incandescent du Christ et de sa Mère mais aussi d’indignations contre les tièdes et les relativistes rappelant ceux de notre Dom Gérard.

Bernard Antony

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