Le passé ne meurt pas

Auteur : Jean de Viguerie

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Le passé ne meurt pas

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La clé du titre de ce livre est dans l’intitulé de son dernier chapitre : « Les écrits restent ». Et comme pour marteler cette conviction, Jean de Viguerie la reprend dans son ultime phrase en deux mots, frappés de la force de la locution latine : « Scripta manent ». Son idée-force, livrée en conclusion, c’est en effet manifestement qu’il y a nécessité pour ceux qui savent écrire et qui ont œuvré selon leur vocation de conter ce qu’il en a été de leur vie, de leur œuvre, de leurs combats. Transmission donc d’un capital d’expérience, de culture, de manière de vivre, d’aimer, de lutter, de prier.

Viguerie évoque d’abord très plaisamment son enfance, sa jeunesse, sa famille, son épouse, leurs racines, les demeures familiales. C’est de la belle souvenance d’une sensibilité émouvante mais très retenue ne laissant que très pudiquement percer la nostalgie ; et avec ce qu’il faut par moments d’ironie délicatement incisive pour ne pas consentir à quelque expression de méchanceté, fût-elle légitime.

Très vite, on saisit que le livre n’est pas seulement une transmission de mémoire pour les enfants et petits-enfants et toute la parentèle, si bien écrite, d’emblée plaisante à lire pour l’élégance du style, l’évocation des personnages, des atmosphères, des situations.

En cela, ce livre est déjà un beau document de grand intérêt sociologique. Mais surtout, l’historien Viguerie qui a toujours été simultanément, inséparablement, un catholique militant, un fervent patriote contre-révolutionnaire, nous livre au long des évocations de son parcours, de ses maîtres et amis, de ses peines et de ses joies, de brèves mais superbes considérations sur l’état de la France et de l’évolution de l’Église.

Il a le don de « resserrer » un contexte en quelques mots. Par exemple, sur les changements survenus au monastère de La Pierre-qui-vire où un de ses grands-pères avait pris l’habit : « Le modernisme est entré dans le monastère, et avec lui l’inhumanité ».

On dégustera donc dans ce livre, dans la limpidité du style, la sobriété de l’expression, les chapitres notamment consacrés à son maître et ami, notre cher Louis Jugnet ; celui sur son service militaire en Algérie française dont il évoque admirablement la question, et la tragédie.

Le chapitre « La Sorbonne – Mai 68 » est un régal, rétrospective d’anecdotes significatives non sans une allègre évocation des aspects ridicules et cocasses de la grandiloquente bêtise révolutionnaire.

Somme toute, un livre de souvenirs souvent émouvants et de pertinentes réflexions sur des plans essentiels éclairant comment nous en sommes arrivés à notre grand délabrement.

Bernard Antony

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