Le vrai génie du christianisme

Auteur : Jean-Louis Harouel

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Le vrai génie du christianisme

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C’est assurément un passionnant ouvrage de haute volée intellectuelle sur les rapports du spirituel et du temporel décisivement révolutionnés au début de notre ère par la parole du Christ : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ».

Avec ces quelques mots, notre Seigneur prononçait la fin du monisme qui était le fait majeur des sociétés anté-chrétiennes.

Le professeur Harouel, agrégé des Facultés de droit, diplômé de Sciences Po, juriste et économiste, considère ce fait comme l’établissement d’un dualisme, positif, par lequel la civilisation chrétienne a été la créatrice du triptyque : laïcité, liberté, développement. Cela mérite bien sûr réflexion et débat.

Jean-Louis Harouel utilise en effet à peu près indistinctement les notions selon nous très différentes de séparation et de distinction.

Certes l’histoire du christianisme a été souvent marquée par les volontés de domination ou les empiétements réciproques des souverains temporels et des papes, ou pour faire bref, l’antique querelle du Sacerdoce et de l’Empire. En bonne doctrine catholique et intelligence politique la confusion des pouvoirs et des domaines est certes à rejeter totalement. Mais de même, inversement, leur séparation plus ou moins radicale et conflictuelle.

En effet si la politique ne saurait être confondue avec la morale comme le pensaient plus ou moins explicitement les utopistes de la démocratie chrétienne, elle ne saurait non plus en rejeter l’éclairage par la définition du bien et du mal, le fondement des devoirs et des droits.

Car comme on le lit dans Dostoïevski, « Si Dieu n’existe pas, tout est permis. » Le Père Bruckberger a écrit sur ce point d’admirables pages.

Le débat est plus que jamais d’actualité. Il porte sur la différence, de taille, entre une laïcité de distinction, d’harmonie et de complémentarité des domaines et un laïcisme lourd d’absolutisme totalitaire selon lequel la loi de l’État ne saurait être soumise à la loi morale.

Bernard Antony

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