Mémoires d’Empire, chronique de l’empire colonial français

Auteur : Robert Saucourt

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Mémoires d’Empire, chronique de l’empire colonial français

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Il s’agit là d’un excellent et très utile travail réalisé à partir des articles thématiquement choisis de 24 signataires parus dans la belle revue « Mémoires d’Empire » publiée pendant les premières années de ce siècle jusqu’en 1918. Le maître d’œuvre de l’ouvrage, Robert Saucourt, président de l’Association pour la Mémoire de l’Empire français et directeur de la revue, y a pour sa part donné vingt-trois importantes contributions.

Disons d’emblée qu’il constitue une mine de répliques très précieuses aux mensonges de la désinformation sur la colonisation qualifiée odieusement de « crime contre l’humanité » par monsieur Macron, sans vergogne dans le sillage des Houria Bouteldja, Assa Traoré et autres fanatiques, en Amérique et en Europe, de l’idéologie « racisée » et de la révolution « woke ». Un Macron allant ensuite, sans vergogne, s’efforcer d’acheter les voix des harkis des 2e et 3e générations, issus des rescapés des exterminations génocidaires des années 1961-1963 perpétrées en même temps que de pareils crimes contre l’humanité contre nos compatriotes d’Algérie de toutes confessions, livrés par milliers à toutes les cruautés dont l’homme, satanisé, est capable. Et ce, sur un ordre hallucinant de non intervention de notre armée venu du sommet de l’État…

De Chypre aux îles Fortunées

Mais, ce n’est évidemment pas par la fin de la guerre d’Algérie que commencent ces chroniques de l’Empire colonial français. On y découvrira d’abord, dans le sillage des croisades ce que l’un des collaborateurs, Michel de Castillon, désigne comme « l’âge d’or » de la France à Chypre, marqué par la succession de 1192 à 1489, de quelques dix-sept rois français de la dynastie poitevine des Lusignan.

De Chypre, le même Castillon nous fait voyager jusqu’aux îles Fortunées (aujourd’hui archipel des Canaries) qu’un extraordinaire hobereau normand, Jean de Bethencourt, seigneur de Grainville-la-Teinturière, avec deux équipages, un normand et un gascon, va découvrir et explorer, et christianiser la population (des « Guanches ») avant d’en devenir le souverain. Superbe épopée marquée par sa visite à Valladolid au roi de Castille, Henri III. Ce dernier lui confère la couronne sur les îles conquises et lui donne des soldats. Dans la foulée, ce roi Jean se rend à Rome où le pape Innocent III, louant son œuvre de conversion, lui confirme son titre. Titre qu’il transfèrera à son neveu Maciot de Bethencourt avant de quitter les Canaries et de retrouver définitivement sa Normandie avant de quitter ce monde vingt ans plus tard en 1425.

L’Amérique et les Indes

Si nous avons, en ce début de recension de l’ouvrage, en guise de mise en appétit, consacré quelques lignes à ses brefs premiers chapitres, il s’agissait évidemment de noter l’ancienneté des premières terres de l’Empire colonial français.

L’œuvre de Mémoires d’Empire a évidemment consisté à rappeler le développement, à partir des découvertes sous le règne de François Ier (Jacques Cartier) de l’immense empire français d’Amérique qui ira du golfe du Mexique à la baie d’Hudson. Mais le funeste traité de Paris, en 1763, marqua la fin de toute souveraineté française en Amérique du Nord. Et ce n’est pas seulement la foisonnante toponymie qui témoigne de ce que fut son étendue du sud au nord : de Bâton-Rouge à Saint-Louis, Detroit, Des Moines, Louisville, Clovis, Martinville, Mobile, Beaumont, Metairie, Corsicana et des centaines d’autres lieux, outre bien sûr le Québec, Terre-Neuve, l’Île Royale, les îles du Cap-Breton, l’Acadie. En effet, l’association France-Louisiane rappelle que 2 400 000 Américains vivent encore aujourd’hui dans une famille où le Français est la langue du foyer. Et ce bien au-delà de la Louisiane. Mais, on lira sur ce chapitre, les articles très captivants de Michel Castillon, de Damien Cheverini, de Roland Courtinat et d’Alain Sanders.

Viennent ensuite de belles pages sur les comptoirs français au Levant, de la Renaissance au Ier Empire et sur « l’épopée des Seychelles ». Ce qui achemine le lecteur vers l’évocation de la présence de « la France aux Indes », œuvre du marquis de Dupleix dont demeurèrent après le premier abandon par le traité de Paris, les « cinq comptoirs » dont il fallait savoir énoncer par cœur les noms à l’école primaire laïque de notre enfance. Et puis ce fut leur abandon, dont les populations ne voulaient pas, le 1er novembre 1954, avec celui de l’Indochine, perpétré par le triste Mendes-France…

Robert Saucourt rend ensuite l’hommage qu’ils méritent à nos grands marins (de Grasse…) et explorateurs scientifiques (Pierre Poivre, Bougainville, La Pérouse).

L’Afrique noire

Et l’on en arrive aux grands ensembles de notre Empire : l’Afrique équatoriale française, l’Afrique occidentale française, Madagascar. Nul doute que, comme nous, bien des lecteurs trouveront dans les différents chapitres et quelquefois non sans émotion, ample matière à répliquer aux monstrueux mensonges et occultations de la propagande de l’idéologie dite « décoloniale » des dames Bouteldja et Traoré et de l’idéologie transatlantique « woke ». Pour la mémoire de cet immense ensemble de l’Afrique noire, de nouveaux contributeurs s’ajoutent aux premiers signataires des premiers articles. Mentionnons le professeur d’histoire Pierre Gourinard évoquant l’œuvre magnifique des grands marins français en AEF et notamment celle du légendaire lieutenant de vaisseau, Savorgnan de Brazza.

On retrouve ensuite Jean Faure retraçant combien fantastique fut pour l’époque la « croisière noire ». Cette expédition organisée et réalisée par André Citroën partit le 28 octobre 1924 de Colomb-Bechar. Huit autochenilles affrontèrent tour à tour le Sahara, la savane, les marigots : un trajet non cartographié, des « pistes » pour la plupart à ouvrir et ce avec toutes les difficultés et les dangers que l’on sait, venant des hommes, des animaux, des fièvres… Après neuf cents kilomètres une halte de quelques jours au mois de janvier, à Stanleyville, avant de repartir vers Kampala. Et puis là, une séparation en quatre équipes de deux véhicules afin d’expérimenter quatre chemins différents. Et regroupement le 26 juin 1925. Et ce fut, à l’automne, l’accueil enthousiaste des Français.

Mais, sans doute, l’article consacré par Saucourt à la médecine française en Afrique est-il de ceux qui permettront de clouer le bec à ces personnes africaines sans vergogne qui, vivant en France, ne cessent d’injurier l’œuvre de la France. Cet article porte sur la vie et l’œuvre de Léon Clovis Eugène Chabot, fils d’agriculteur de la Creuse, devenu instituteur en Algérie puis un très brillant étudiant en médecine, à Alger d’abord, à Montpellier ensuite. Docteur en médecine, il passe ensuite brillamment le concours d’entrée dans le corps de santé des troupes coloniales. On lira dans l’article de Saucourt le récit de la suite de la vie et de l’œuvre de cet abominable colonialiste : coupable d’avoir découvert la maladie du sommeil ; coupable d’avoir mis au point en Oubangui-Chari les services spécialisés pour lutter contre ; coupable encore d’avoir mis sur pied les méthodes de dépistage et de traitement de masse, pour éradiquer la trypanose ; coupable enfin d’avoir dans le sud Cameroun planifié les examens de 664 000 personnes en diagnostiquant 115 500 infectés qui seront soignés et massivement sauvés. Mais cela relève bien sûr du crime contre l’humanité que fut la colonisation.

L’esclavage

La mémoire de l’empire colonial français ne saurait, certes, occulter la réalité de l’esclavage. Nous en avons pour notre part traité dans notre livre « Vérités sur les esclavagismes et les colonialismes ». Jean-Pierre Chesnau y a consacré de pertinentes pages. Résumons ici en quelques lignes nos observations très convergentes :

– il y a eu une pratique européenne de l’esclavage et notamment le trafic triangulaire de la traite dite occidentale, à partir des ports français de l’Atlantique Et c’est regrettable. Mais l’esclavage était depuis des siècles une pratique inter-africaine qui s’amplifia et se systématisa, dès le VIIe siècle, dans la traite dite « orientale », traite « arabo-musulmane », beaucoup plus importante que l’occidentale et durablement pérennisée jusqu’au XXe siècle. Ce fut même le fondement du régime ottomano-barbaresque que glorifie tant la camarade islamo-gauchiste Houria Bouteldja. Et de même, la camarade Assa Traoré dont la vie en France consiste désormais en un grand cri de haine contre la France, s’enorgueillit de son appartenance à la grande tribu sahélienne musulmane des Soninkés, la plus experte qui soit, quasiment jusqu’à nos jours, dans le commerce esclavagiste. Or, si condamnable qu’ait été la traite occidentale, elle n’a pas été fondée sur la systématisation de la castration des hommes. Si bien qu’en Amérique, les Noirs ont fait souche, ont développé leur culture, notamment musicale (le jazz) et que, sur cela, s’est aujourd’hui greffée, pour un certain nombre, l’idéologie révolutionnaire « woke » d’un pseudo antiracisme ayant muté en un véritable racisme néo-marxiste-léniniste radicalement anti-blanc.

Le bilan négatif de la décolonisation

Quant au bilan de la décolonisation, il n’est rien moins que globalement négatif comme le développe dans son article, consacré à l’état des lieux de la réalité africaine, notre ami Alain Sanders.

Mentionnons la particularité de Madagascar qui, malgré sa dévastation socialiste perpétrée à partir de 1975 par le régime de « l’amiral Ratsiraka » et l’immense paupérisation qui en a résulté, libérée aujourd’hui de cet étau, demeure, comme l’écrit Sanders, la plus francophile de nos défuntes colonies. On lira sur celle-ci les articles très pertinents de Michel Lagrot consacrés à « 65 ans de présence française » et à la décolonisation.

L’ouvrage nous amène à l’histoire des troupes de l’Empire, indigènes et européennes, dans les deux guerres mondiales par Castillon et Saucourt. Rien que cette histoire, avec celle des troupes de la Légion (si peu) étrangère, interdirait tout racisme dans notre nationalisme à la française !

On lira en prolongement le récit poignant par Sanders du coup de force japonais du 9 mars 1945, en Indochine, assorti d’une effroyable barbarie. Il s’est continué par celui de la décapitation de l’héroïque général Lemmonier, ordonnée par un général japonais après le refus réitéré de ce dernier d’ordonner la capitulation générale de nos troupes. Après cela, Jean Faure traite de la barbarie des kapos japonais dans les camps de concentration de leurs prisonniers, véritables camps de la mort. La Kempetaï japonaise ne cédait en rien en cruauté à celle de la Gestapo et de la SS et de la Tchéka.

Viennent ensuite sous les plumes de Jean-Pierre Chesneau puis de Roland Courtinat les évocations de l’histoire de la présence française en Tunisie, avec le rôle du général Clauzel (qui n’était pas gascon mais languedocien !) Et puis celles de notre conquête du Maroc brossées par Philippe Chaverini et Alain Sanders. On lira notamment sous la plume de ce dernier le portrait de « Vesta Bou Hamra », l’homme à la cape rouge, le légendaire cavalier Henry de Bournazel.

Cap maintenant sur l’Extrême-Orient. Et le rappel par Chiaverini qu’il y eut une aventure française en Chine de 1849 à 1949 inséparable de celle des Jésuites, tout comme l’histoire du Vietnam a été marquée au XVIIe siècle par les rôles successifs du père jésuite Alexandre de Rhodes, un Avignonnais, puis de Mgr Lambert de la Motte, des Missions Étrangères de Paris, et enfin, par Mgr Pigneau de Behaine de la même congrégation. Rappelons que c’est au père de Rhodes que le Vietnam doit l’introduction du Gnôc ngu, l’immense, l’inestimable bienfait de la création d’une langue nationale unifiée et écrite en alphabet latin plutôt que dans les 40 000 caractères utilisés auparavant. Ce que les communistes se gardèrent bien de remettre en cause.

L’abandon de l’Indochine

Les Mémoires d’Empire vont être ensuite consacrées sur plus de trois cents pages aux deux pays qui furent ceux des plus grands drames de l’armée française après la seconde grande guerre : l’Indochine et l’Algérie. Et pour ce pays d’un abandon de population par notre armée, imposée par le pouvoir dans un déshonneur sans précédent dans notre histoire car sans la moindre contrainte d’une défaite, bien au contraire.

Mais, allons d’abord à l’Indochine. Notons ici au passage, la juste évocation par Chiaverini du rôle des Corses dans l’Empire colonial en général et l’Indochine en particulier. Notre grand Jean-Baptiste Biaggi n’eut pas désavoué ces pages. Bien sûr, Alain Sanders qui fut professeur au Vietnam et qui put fuir Saïgon en avril 1975, envahie par l’armée rouge nord-vietnamienne, nous livre son « Si je t’oublie jamais Saïgon » et puis sa description de Phnom Penh, « la perle de l’Asie ». Et on en vient à quelques rétrospectives et vérités essentielles sur la guerre d’Indochine. Nous y avons lu avec une certaine émotion le récit par Robert Saucourt de la « bataille de la rivière noire » dans le site d’Hoa Binh au mois de janvier 1952, remarquablement remportée par le capitaine Georges Masselot et ses légionnaires. À la suite de quoi, ce dernier fut fait officier de la Légion d’Honneur pour faits de guerre exceptionnels avant d’être plus tard condamné et emprisonné pour fidélité à la parole donnée. Il se trouve que nous l’avons bien connu alors qu’il était en retraite à Jurançon, près de Pau. Il assista plusieurs fois à nos réunions et vint même à participer à nos journées de formation de jeunes militants dans les Pyrénées. Mais la chose la plus difficile était alors de… le faire parler de ses combats hors des moments où nous devisions seul à seul en longeant quelque torrent. Il m’a fallu découvrir l’ouvrage de Saucourt pour pleinement mesurer l’héroïsme de cet officier peu disert qui exigea notamment que lui soit dévolue la mission de sacrifice pour lui-même et ses légionnaires d’assurer l’arrière-garde du repli général d’Hoa Binh.

De page en page on ira à d’autres grands faits de la tragédie héroïque de la guerre d’Indochine. Dien Bien Phu où combattaient et mouraient si souvent côte-à-côte nos paras français et sud-vietnamiens tels ceux du légendaire 5e « Bawouan » du capitaine Phan van Phu qui surgissaient de la boue en chantant La Marseillaise. Récit encore tout de sobriété du dernier jour de Dien Bien Phu par le colonel Jacques Allaire qui vint aussi dans nos journées. Il était alors lieutenant. Relevons sa sobre conclusion : « Après 57 jours de combat, Dien Bien Phu tombe le 7 mai 1954 à 17 heures. Sur les 11 721 prisonniers français, seuls 3290 seront rendus. On ne saura jamais ce que sont devenus les 3013 soldats d’origines vietnamiennes ».

Mais on lira encore bien sûr l’article de Sanders sur les sacrifices des femmes à Dien Bien Phu. Certes, le rôle de la légendaire Geneviève de Galard mais aussi celui des « anges » comme les appelait le médecin-commandant Grauwin qui opérait sans discontinuer dans la boue de l’infirmerie creusée dans le sol. Ces petites Vietnamiennes accomplissaient sublimement les taches les plus nécessaires pour les blessés, les opérés, les amputés. Mais après la submersion Viêt, elles ont toutes refusé, à la grande fureur des Viêts, de piétiner le drapeau français. Et, rappelle le docteur Grauwin : « Aucune d’entre elles n’a échappé à la mort ».

La mort, ce fut aussi ce qui attendait la grande majorité des prisonniers du Viêt Minh dans les camps que l’on sait, et au premier chef celui du traître tortionnaire communiste Georges Boudarel dont Chrétienté-Solidarité a mené le procès pour l’histoire.

L’histoire de l’Algérie française

Après les chapitres de Mémoires d’Empire sur l’Indochine, viennent les plus de deux cents pages consacrées à la conquête de l’Algérie, à ses années paisibles, à la guerre d’Algérie et à l’agonie de l’Algérie française. On y lira notamment les véritables causes de la conquête et ce que fut d’abord la colonisation (aux antipodes du « crime contre l’humanité » odieusement affirmé par Macron) ; on y apprendra pourquoi, en grande partie, grâce à la médecine française, la population indigène de l’Algérie fut multipliée par quatre en 130 ans à la différence de celle de l’Amérique du Nord. On y comprendra ce qu’il en fut réellement du décret Crémieux. On y découvrira avec Pierre Dimech, John Franklin et Yves Juanola la vie culturelle à Alger (l’opéra) et à Oran, « terre de cinéma ».

Et puis enfin les chapitres sur la tragédie finale, les témoignages et réflexions du combattant Jean-Claude Perez, le martyre de Bab-el-Oued, l’assassinat d’Alger, le libre cours dans Oran laissé à la barbarie des tueurs, les supplices hallucinants infligés aux harkis, les noms « d’illustres » bourreaux de Pieds-noirs, de Français juifs, chrétiens ou musulmans, la révolte désespérée de l’OAS… Il n’est pas nécessaire ici d’aller plus loin dans l’évocation de l’abomination.

Que ceux qui ne savent pas, ouvrent donc Mémoires d’Empire. Cet ouvrage vient très utilement relayer sur ce qu’il en fut de l’abandon de l’Algérie les récits et témoignages publiés au long du demi-siècle écoulé. Mystère d’iniquité, sans précédent dans notre histoire, perpétré par un chef de l’État catholique nullement contraint par un ennemi victorieux. Honte imposée à une grande armée victorieuse, recevant l’ordre sans appel de ne secourir en aucun cas des populations françaises, chrétiennes, juives ou musulmanes déjà livrées en une multitude de lieux aux formes les plus sadiques dont la barbarie humaine est capable.

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