Mes cours d’assises

Auteur : François Foucart

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Mes cours d’assises

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Ce livre, vous verrez, vous ne le lâcherez pas avant d’en avoir terminé la lecture ! Peut-être, cependant, par moments, en quelque fin de chapitre, le poserez-vous, ouvert plus ou moins longtemps sur vos genoux, pensif sur l’éternelle question des crimes et des châtiments… et des injustices de la justice.

François Foucart, par la mémoire de ces dix-neuf procès en cour d’assises qu’il a choisis parmi tous ceux qu’il suivit professionnellement comme chroniqueur judiciaire de France Inter, nous amène en effet d’abord à travers les cas des criminels qu’il a longuement scrutés, tels Buffet et Bontemps, Ranucci et le docteur Romand, et encore les frères Recco, à la terrible réalité de la constante partie noire de l’humanité, celle d’êtres semblant programmés pour l’assassinat, la perversion, l’horreur.

Il nous campe ainsi notamment, dans toute leur diversité, d’une plume toujours bien ciselée, les derniers criminels qui eurent pour crimes particulièrement abominables à subir la peine de mort par guillotine.

Il évoque aussi sur ce point les constantes attitudes hostiles de la gauche par ailleurs, contradictoirement, toujours plus ou moins imprégnée par « le vieux réflexe anar et de gauche : à bas les prisons ! ».

Les criminels comédiens

Il nous montre aussi, au long souvent de longues semaines de procès visant à essayer, pas toujours avec succès, de faire surgir la vérité, l’ambiance des débats qui ne peut pas systématiquement, selon les cas, demeurer dans le registre de la gravité ou de la tragédie.

Car il y a de grands criminels très comédiens, capables d’ironie sarcastique et d’humour grinçant sur eux-mêmes, le public et les juges, et d’autres maniant le mensonge avec une superbe effronterie dans leurs hauts cris « à faire hennir les constellations », selon l’expression de Léon Bloy.

Ainsi en fut-il des redoutables assassins, que dépeint François, Simone Weber, « la bonne dame de Nancy », Joëlle Pesnel, comme cette dernière, « mythomane, voleuse, calculatrice » et enfin Marie-Elisabeth Cons dite « la Veuve » ou « l’Araignée ». François s’est, je crois, régalé à brosser leurs portraits. Selon quelques traits simples mais essentiels remarquablement descriptifs, comme ceux des grands caricaturistes.

Sur Simone Weber : « Cette petite dame très province, convenable, frisotte, regard langoureux, mais capable d’user d’un langage de charretier » et dont il écrit : « Le contraste entre l’horreur des crimes et la petite dame boulotte, vertueuse et indignée, soulèvera pendant un mois des vagues de rire à la cour d’assises ».

Et sur le crime de Marie-Elisabeth Cons, retenons cette première phrase : « J’ai toujours pensé que les femmes sont meilleures ou pires que les hommes ». Et d’ajouter : « Quand une femme est “bien”, elle l’est totalement… En revanche, et on le constate en matière pénale, quand une femme est “mauvaise”, on trouve alors de véritables garces, dures, venimeuses, impitoyables. » L’occasion ici de vastes débats !

La pression du soi-disant antiracisme

Le deuxième aspect de « mes cours d’assise » nous éloigne de la portraitisation de criminels et des réflexions éventuelles sur la peine de mort et les autres châtiments. Le travail de François constitue une remarquable source de réflexions sur les injustices de la Justice de notre temps par trop rendue sous la pression idéologique et médiatique, et même de bandes de racailles menaçantes. On y trouve, décrites sans concession, les preuves de la triste réalité d’une « justice » sous la pression et même les menaces de « l’antiracisme ».

Responsable de l’AGRIF, je vérifie que l’indignation que j’éprouvais alors est intacte devant le lynchage médiatique et la répression judiciaire de la malheureuse boulangère de Reims coupable d’un tir d’autodéfense ô combien justifié ayant entraîné la mort d’un des agresseurs de la bande qui allait massacrer son mari. En regard, et devant l’acquittement de Rachid, le porteur des coups ayant entraîné la mort de la boulangère de Stains qui s’efforçait de défendre Nicolas, son fils infirme injurié, frappé et menacé du pire, Foucart formula alors, tristement, pour France-Inter ces mots lourds de dépit : « La paix des banlieues est à ce prix. » Au prix en effet (qui ne le voit aujourd’hui ?) du renoncement à la justice, au prix de la soumission et de la dhimmitude, au prix du déshonneur.

Foucart écrit en conclusion de son chapitre sur l’incroyable relaxe de Rachid : « Ces années-là, on apprenait que l’inspecteur de police Pascal Compain, ayant tué accidentellement un jeune délinquant zaïrois que l’on ne pouvait maîtriser, était condamné à huit ans de prison. Et un certain Saïdi Lhadi accusé, lui, d’avoir volontairement écrasé à Mantes-la-Jolie la jeune policière Marie-Christine Baillet, était remis en liberté provisoire. Ainsi va la France. »

Ainsi va en effet la justice de notre pays dont on peut dire, paraphrasant La Fontaine, que « Selon que l’on soit noir ou blanc, les jugements de la Cour vous rendront blanc ou noir… ».

Barbie, Touvier, Papon

Je ne terminerai pas cette recension que j’espère de grande mise en appétit de lecture sans mentionner au moins les récits des procès Barbie, Touvier et Papon. Tenter de les résumer ici serait une gageure. Disons simplement que Foucart les a traités comme les autres, avec toute l’élégance de sa plume et son talent d’observateur remontant sans cesse des détails significatifs aux justes considérations générales ; mais j’ajouterai, presque un peu gêné car j’abhorre ce qui pourrait ressembler à de la flatterie, avec un grand art de soumission à la vérité dans sa liberté de plume.

Saluons enfin les évocations des grands avocats chers à son cœur et en premier le défunt Me Henri-René Garaud, « bête noire d’une gauche bobo parisienne » ; et aussi le trop idéaliste Jean-Marc Varaut ; Jacques Trémolet de Villers enfin, notre ami commun qui, avec tout son art et tout son courage, sera « la vraie vedette » du procès Touvier, « le grand Jacques Trémolet de Villers », comme l’appelle dans sa très belle préface notre ami commun aussi Me Gilles-William Goldnadel auquel j’emprunterai sa conclusion : « Il faut lire ce livre parfois cru et méchant du gentilhomme journaliste des prétoires ».

Bernard Antony

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