Regards panoramiques sur le monde médiéval et Notre Dame de Reims

Auteur : José Orfila

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Regards panoramiques sur le monde médiéval et Notre Dame de Reims

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Certains livres ont des titres qui, malgré leur longueur, mériteraient d’être précisés. Regards panoramiques sur le monde médiéval et Notre-Dame de Reims, de José Orfila, est de ceux-là. De quels regards panoramiques s’agit-il ? Est-ce un livre d’histoire, un nouveau guide à propos d’une cathédrale déjà très connue ? C’est d’abord un livre de combat. L’auteur, dans une brève première partie, qui est plutôt une sorte d’introduction, dit tout le mal qu’il pense de notre société contemporaine. Quelques exemples bien choisis lui suffisent pour montrer la profonde décadence de notre époque : violence dans la vie de tous les jours, dégradation de notre langue et de notre éducation, puissance de la télévision qui avilit les âmes avec des programmes grossiers, idolâtrie du « fout-baule » etc. On comprend que notre auteur ne s’étende guère, tant le constat est évident.

Le Moyen-Âge calomnié

La deuxième partie du livre est elle aussi une sorte d’introduction, puisque l’auteur entreprend de dénoncer la manière dont on apprend aujourd’hui l’histoire du Moyen-Âge. Les nouveaux programmes scolaires passent sous silence tout ce qui est glorieux et au contraire ne se font pas faute d’insister sur tout ce qui pourrait donner une mauvaise approche (famine, guerre etc.). En revanche, l’Islam est toujours présenté avec complaisance, voire avec admiration, tant et si bien que tout semble mauvais et brutal chez les chrétiens tandis que les musulmans apporteraient la paix et tous les raffinements des arts et des lettres …

José Orfila, en se fondant sur un manuel scolaire, donne de nombreux exemples de telles allégations. En quelques pages fort bien documentées, l’auteur rétablit la vérité et contre ces fausses idées à la mode, rappelle ce que fut la civilisation musulmane médiévale en insistant particulièrement sur l’esclavage. En comparaison, José Orfila insiste sur le fait que les rois chrétiens interdirent très tôt l’esclavage, et il met en avant les noms de Clovis II et de la reine Bathilde. Dans les pages suivantes, l’auteur réhabilite le Moyen-Âge en prenant quelques exemples qui étonneront certains lecteurs d’aujourd’hui, à savoir la propreté, les inventions techniques et le statut de la femme, lequel était bien meilleur que ce qu’il devint dans les siècles suivants. À la fin de cette deuxième partie, l’auteur arrive enfin à ce qui lui tient le plus à cœur : les cathédrales.

La continuité entre le roman et le gothique

Selon José Orfila, et contrairement à ce que l’on croit ordinairement, il ne faut pas opposer le roman et le gothique : « chaque forme gothique d’apparence nouvelle […] est en potentialité ou en instance dans une forme romane ». Il y a donc une sorte de continuité entre le roman et le gothique, l’auteur fait de nombreux rapprochements entre l’un et l’autre, et donne de multiples exemples. José Orfila expose longuement les caractéristiques de nos églises et de nos cathédrales gothiques, mais surtout, il montre que le grand nombre d’édifices religieux construits entre l’an mil et 1300, ne peut qu’être que le signe, ou plutôt la preuve, de l’exceptionnelle qualité spirituelle de cette époque. C’est la cathédrale de Reims qui est la construction la plus parfaite : « par l’ampleur de sa conception et la splendeur de sa réalisation elle surclasse tout ce qui avait été créé auparavant. Avec elle le génie chrétien se hausse pour la dernière fois à un sommet qu’aucun autre style ni aucune autre époque ne pourront approcher ».

La troisième partie du livre consiste en une description précise de cette cathédrale, et de multiples comparaisons sont faites avec d’autres édifices religieux. Des schémas accompagnent les explications théoriques, et l’auteur insiste particulièrement sur le nombre d’or. Plus de deux cents photographies font suite au texte.

Nous nous demandions plus haut si ce livre était un guide ou un livre d’histoire, nous avions dit qu’il était un livre de combat,  nous pouvons ajouter qu’il est aussi et  avant tout un hommage vibrant à la ferveur religieuse de nos ancêtres, les bâtisseurs de cathédrales. Puisse leur souvenir nous inspirer !

Marc Froidefont

Auteur

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