Enseignement et politique en France de la Révolution à nos jours Tome I

Auteur : Germain Sicard

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Enseignement et politique en France de la Révolution à nos jours Tome I

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Professeur émérite d’université (Droit/Toulouse I), Germain Sicard vient de fournir un immense travail. Son ouvrage, à n’en pas douter, constituera désormais une somme de référence pour tous ceux qui s’intéressent à l’évolution de la plus fondamentale des institutions sociales dépendant (hélas) quasi totalement de l’État depuis plus d’un siècle.

Il suscitera bien sûr de plus amples recensions et certainement beaucoup de réflexions. Travail d’universitaire, très bien structuré, minutieux et très référencé, on découvre vite qu’il peut être conseillé, bien au-delà du monde enseignant et des politiques sérieux, à toute personne soucieuse de comprendre ce qu’a été en France le cheminement totalitaire de la Révolution par le projet mené avec persévérance d’une laïcité agressivement laïciste. À la différence des autres pays européens, l’école est en effet chez nous la pièce maîtresse du système idéologique de la réduction de la société dans l’État omnivore.

Cela n’a eu d’équivalent que dans les régimes communistes. Cette étatisation de l’enseignement selon l’idéologie jacobine et maçonnique a été menée contre l’Église catholique dans la volonté, ni plus ni moins, de la faire disparaître de la société et, avec elle, l’idée même de Dieu. L’envolée bien connue, à la Chambre des Députés, le 8 novembre 1906, de René Viviani alors ministre du Travail après l’avoir été de l’Instruction Publique, fut comme l’orgueilleux satisfecit d’une victoire contre Dieu : « Nous avons éteint au ciel des lumières qu’on ne rallumera plus ». Pauvre Viviani !

Mais le grand chef d’orchestre, intelligent, roué, sans scrupules, qui bat la mesure de l’immense ensemble des forces laïques organisées autour de la Ligue de l’Enseignement du frère Jean Macé, c’est Jules Ferry.

Face à lui, les catholiques, qui ne sont pas tous de la trempe de Louis Veuillot, seront divisés. Et surtout les diviseront les directives du pape Léon XIII toujours prêt aux concessions, aux reculades, et se laissant assez naïvement circonvenir par les assurances de Ferry.

C’est tout ce déroulement qu’on se prend à lire avec passion dans l’œuvre de Sicard dont on attend avec impatience le second volume. Un désaccord avec lui cependant, que nous ne pouvons taire : son jugement plutôt positif sur les lois Debré-Guermeur sur l’enseignement libre. Car cet enseignement n’est pas en fait libre de grand-chose, ni des programmes, ni du choix des livres. Et il ne l’est que très partiellement de celui des professeurs.

Sur ce point, comme l’a rappelé notre ami Jacques Trémolet de Villers, son père Henri et notre si cher ami Jean-Baptiste Biaggi avaient été très lucidement prophétiques. Cela, disons-le, ne ternit pas l’intérêt passionnant d’un immense travail.

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