J’ai tant pleuré sur la Bretagne. Vie de l’abbé Yann-Vari Perrot

Auteur : Youenn Caouissin

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J’ai tant pleuré sur la Bretagne. Vie de l’abbé Yann-Vari Perrot

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Voici le livre sans doute définitif sur l’abbé Perrot, qui fut l’âme de la Bretagne catholique entre les deux guerres. C’est un gros livre, parce que l’auteur a hérité de la documentation de son père, Herry Caouissin, qui était le secrétaire de l’abbé Perrot et son bras droit notamment à la revue Feiz ha Breiz.

L’auteur a hérité aussi du talent de sa mère, de son nom de plume Janig Corlay, pour raconter une histoire. Il commence par la mort dramatique du recteur de Scrignac, assassiné par la « résistance » communiste alors qu’il vient de célébrer la messe dans une chapelle de sa paroisse, la messe de saint Corentin, le patron du diocèse, dans la chapelle qui lui est dédiée et qu’il a restaurée.

L’abbé Perrot, grièvement blessé à la tête, ne décédera que plusieurs heures plus tard. Youenn Caouissin imagine que toute la vie du prêtre défile alors dans sa mémoire, avec ses combats et ses intentions, ses intimes convictions. C’est donc Yann-Vari Perrot qui s’exprime à la première personne, qui raconte sa vie, d’abord de façon chronologique, puis de façon thématique : son œuvre littéraire, son combat pour les écoles catholiques et bretonnes, le prêtre bâtisseur, le prêtre rassembleur, l’abbé Perrot et la jeunesse, la beauté et le sacré au service de la foi et de la culture bretonnes, avant de revenir au jour tragique, aux funérailles, aux hommages. Chaque étape, chaque thème, est étayé par des documents, souvent inédits. Au milieu du livre, un album de dix pages de photographies.

L’abbé Perrot avait été nommé recteur (curé) d’une petite paroisse perdue des monts d’Arrée, Scrignac, gangrenée par le communisme. C’était la « montagne rouge », la « petite Russie bretonne », largement déchristianisée, déjà, et même depuis le siècle précédent. Mais dans son presbytère venaient toutes les personnalités de la vie culturelle bretonne de l’époque. Lui était tout d’un bloc de granit breton, catholique et bretonnant, avec pour seul mot d’ordre Feiz ha Breiz, foi et Bretagne, titre de la revue dont il était devenu le directeur en 1911. Et il était d’une intransigeance sans faille. Mais son aura intellectuelle et spirituelle lui attirait la sympathie de personnalités très différentes, depuis les païens séparatistes aux accointances nazies jusqu’à des instituteurs laïques… qui avaient tous en commun une forme ou une autre de revendication bretonne, ou une activité intellectuelle et artistique bretonne. Ces amitiés lui valurent bien des tribulations du côté de l’évêché, mais il ne séparait pas sa fonction de pasteur de son rôle d’animateur, de réanimateur, culturel, et ce n’est pas sans émotion qu’il assista aux funérailles… catholiques du plus laïcard (et communiste) de ses amis.

L’œuvre écrite de l’abbé Perrot est aussi abondante que méconnue. C’est en partie une œuvre de collecte de chants et de cantiques, d’adaptations théâtrales, c’est aussi une vie des saints qu’il voulut écrire, pas seulement pour raconter la vie des saints, comme les deux qui existaient déjà en breton, mais pour inciter à la sainteté. Sa grande œuvre, en dehors de Feiz ha Breiz où il écrivait également beaucoup (y compris sous pseudonymes), est le Bleun Brug, grande manifestation annuelle de la culture bretonne sous toutes ses formes, avec son aspect de fête populaire et son aspect de congrès, ou d’université d’été comme on dirait aujourd’hui.

L’influence de l’abbé Perrot était telle qu’il fallait le supprimer, afin qu’il n’y ait plus d’obstacle à la déchristianisation et à la débretonnisation (déjà bien entamée) de la Bretagne. L’abbé Perrot fut condamné à mort par un « tribunal » de la résistance communiste réuni à Scaër. Pour « collaboration ». Son seul fait de collaboration est que son presbytère avait été réquisitionné par des officiers allemands… Mais depuis la loi des suspects on sait que celui qui n’est pas assez actif pour la révolution est un contre-révolutionnaire…

Yves Daoudal

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