Ardéshir Zahédi, fils du général Zahédi, artisan de la chute de Mossadegh et du retour du Shah dans les années 50, et personnage clés du régime impérial iranien de 1953 à la révolution islamique, joua un rôle important auprès du dernier Shah d’Iran jusqu’à sa mort au Caire en juillet 1980. Après des études supérieures à Beyrouth et aux États-Unis et son retour en Iran, Ardéshir Zahédi épousa la fille du Shah, la princesse Shahnaz, née de son premier mariage avec la princesse Fawzieh d’Égypte. Ambassadeur à la Cour de Saint James, deux fois ambassadeur à Washington et ministre des Affaires étrangères de son pays, il vécut la révolution iranienne aux côtés des souverains iraniens, qu’il tenta vainement de protéger et de sauver.
Dans le tome I de ses Mémoires, Ardéshir Zahéd révèle d’un côté, avec un grand souci de sincérité et de détails, la vie secrète de la société politique iranienne et surtout de la Cour impériale et, de l’autre, le récit et les dessous des événements qui aboutirent à la chute de Mossadegh en août 1953 et à l’arrivée au pouvoir du général Zahédi, son père. Les documents publiés, souvent pour la première fois, sur cet épisode, qui soulève encore des polémiques, apportent un éclairage tout à fait nouveau sur cet événement.
Dans le second volume de ses Mémoires, on y retrouve non seulement les dessous de la vie politique et sociale de l’Iran, son mariage avec la fille du Shah, la tentative d’assassinat de ce dernier à l’intérieur même de son palais, le mariage du souverain iranien avec Farah Diba, les répercussions du renversement de la monarchie irakienne en Iran, mais aussi une étonnante galerie de portraits de quelques « grands » de l’époque : Eisenhower, les frères Kennedy, Lyndon B. Johnson, Churchill, Edward Heath, la reine mère Elizabeth d’Angleterre, Elizabeth Taylor, Charlie Chaplin… et des iranologues célèbres comme les professeurs Pope et Arberry.
L’auteur ne manque pas d’humour, ni d’autocritique, ni d’autodérision. C’est à un voyage étonnant à travers une époque pas si lointaine qu’il nous invite.
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